Quelle est la différence entre auto-édition et édition à compte d’auteur ?

Certaines personnes se méfient des plateformes d'auto-édition, en les comparant aux maisons d'édition à compte d'auteur. Nous vous aidons ici à faire la distinction.

10.12.2019 · Caroline Ricciardi Publier

Quelle est la différence ?

Vous avez du mal à bien faire la différence entre un contrat à compte d’auteur et un contrat avec une entreprise d’auto-édition ?

Nous savons que certains et certaines d’entre vous peuvent se retrouver submergé·e·s par le flot d’informations sur Internet. Vous ne parvenez pas alors à trouver l’explication qui vous éclaire sur cette thématique bien précise.

Plus de panique, vous allez tout comprendre dans la suite de cet article 😉 !


Dès que l’on sort du circuit traditionnel de l’édition, tout devient un peu flou… Et pour cause, cela ne fait que quelques années que d’autres modes de publication ont la cote auprès des auteurs et autrices  !

Individualisme ou besoin de liberté créative ? On vous laisse en juger. Nous ne sommes pas là pour vous dire ce qu’il faut choisir, mais simplement vous donner les informations nécessaires pour faire un choix éclairé.

Si en revanche une comparaison vous intéresse, nombre d’auteurs et d’autrices se chargent de vous donner leur avis 😊


L’édition à compte d’auteur, c’est quoi ?

« L’édition à compte d’auteur consiste pour un auteur à faire éditer ses ouvrages par un éditeur qui assure seulement la partie technique de l’édition et de la diffusion, en dehors du choix éditorial proprement dit. »

Si vous choisissez la voie du contrat à compte d’auteur, vous concluez dans ce cas un contrat avec une maison d’édition. Ce contrat vous liera alors avec cette dernière pour la publication de votre livre. Jusque-là, cela ressemble à la publication traditionnelle d’un livre.

Toutefois, les modalités sont différentes. Classiquement, la maison d’édition prend à sa charge toutes les dépenses vis-à-vis de votre livre et l’auteur·rice n’a aucun frais à engager. Or, dans le cas de l’édition à compte d’auteur, l’auteur·rice finance lui-même l’impression et la diffusion de son livre.

Petit rappel, la diffusion fait référence aux opérations commerciales visant à faire la promotion de l’ouvrage.

De même, il ou elle devra régler à la maison d’édition à compte d’auteur les frais correspondant à la correction et la mise en page de son livre.

Enfin, la plupart des droits d’auteur seront cédés à la maison d’édition, et l’auteur·rice sera rémunéré et touchera une petite partie des recettes sur les ventes de son ouvrage.

⬇ Soyez attentif·ve ⬇

Toutes ces informations sont générales, et ont été regroupées par rapport à ce qu’il se faisait le plus souvent. Elles permettent de se faire une idée de ce que signifie le contrat à compte d’auteur. Nous vous conseillons de bien vous renseigner auprès de chaque maison d’édition et de bien lire le contrat qu’elle vous propose ! Vous avez la possibilité de vous faire accompagner dans la relecture de votre contrat d’édition par un·e juriste spécialisé·e dans ce domaine.


L’auto-édition, comment ça marche ?

« L’auto-édition […] consiste pour un auteur à prendre lui-même en charge l’édition de ses ouvrages, sans passer par l’intermédiaire d’une maison d’édition »

Pour faire simple, l’auto-édition est née d’une volonté d’entreprendre, d’être en quelque sorte un self-made man à l’américaine. Un·e auteur·rice qui veut vendre son livre se donne alors tous les moyens pour y arriver. D’ailleurs, l’auteur·rice auto-édité·e choisit généralement le statut d’auto-entrepreneur qui correspond bien à ce profil.

Il ou elle apprendra notamment un maximum sur le milieu du livre (chaîne du livre, diffusion et distribution, etc.), prendra contact avec les différents acteurs (entreprise d’impression à la demande, libraire, etc.) et acquerra de nouvelles compétences pour parfaire son ouvrage (mise en page, marketing, réseaux sociaux, etc.).

Si vous choisissez cette voie, vous aurez certainement besoin d’une entreprise pour l’impression et la distribution de vos livres. Autrement dit : une plateforme d’auto-édition. Vous passerez alors un contrat avec celle-ci. BoD, par exemple, prend en charge le référencement de vos titres, en papier et numérique sur les plateformes de vente de livres, et vend sur sa librairie en ligne votre livre au format papier et/ou numérique.

La plupart des entreprises proposent des contrats incluant différents services, allant à la création d’un ebook (gratuitement avec BoD), à un packaging plus complet en ajoutant différents services tels qu’un coaching, un exemplaire de référence, la création d’une couverture, etc.



En conclusion : 3 différences notables
entre édition à compte d’auteur et auto-édition

Les frais de création du livre

En auto-édition, l’auteur·rice reste entièrement libre de sa publication. Il ou elle peut choisir l’aspect de son livre, la date de parution, les prestataires avec lesquel·le·s travailler (correcteur·rice, maquettiste, graphiste…). Il est possible de réaliser soi-même ces prestations ou encore de faire appel aux services proposés par la plateforme d’auto-édition, en fonction de son budget. Tout est à la carte ! Tandis qu’une maison d’édition à compte d’auteur vous demandera plusieurs milliers d’euros pour publier votre livre, en auto-édition, rien n’est obligatoire. Vous pouvez vous adapter à votre budget.

Le tirage minimum

Bien souvent, les maisons d’édition à compte d’auteur vous demandent de financer l’impression de vos livres. C’est-à-dire de régler une somme correspondant à l’impression d’un stock minimum de vos livres. Vous vous retrouvez avec plusieurs centaines d’exemplaires de votre livre à devoir stocker et écouler par vos propres moyens.

En auto-édition, c’est différent. Si vous passez par une plateforme d’auto-édition en impression à la demande, aucun tirage minimum ne vous est imposé. Votre livre est disponible sur les librairies en ligne et à la commande dans les librairies physiques. Lorsqu’une commande est passée, la plateforme d’auto-édition, comme BoD, imprime l’exemplaire et l’expédie au client. Vous recevez ensuite vos marges d’auteur sur la vente de vos livres. Il vous est possible de commander des exemplaires pour les vendre par vos propres moyens (séances de dédicaces, salons…), mais ce n’est pas obligatoire.

La rémunération de l’auteur·rice

Un autre aspect qui diffère grandement : la rémunération que vous touchez sur les ventes. En maison d’édition (que ce soit à compte d’auteur ou à compte d’éditeur), le prix de vente du livre est fixé par l’éditeur. La part que touche l’auteur·rice sur ce prix est généralement faible.

En auto-édition, l’auteur·rice fixe le prix de vente qu’il ou elle désire et touche une marge d’auteur plus élevée. De plus, les marges d’auteur sont versées plus régulièrement en auto-édition qu’en édition traditionnelle. Par exemple, chez BoD, elles sont versées tous les trimestres, contre tous les ans pour les maisons d’édition. C’est un aspect non négligeable pour les auteur·rice·s, et notamment celles et ceux qui souhaitent vivre de leur plume. Des redevances plus régulières et un suivi des ventes en ligne est beaucoup plus confortable au quotidien, comme l’explique notre autrice Julie Muller Volb dans cette interview.


Édition à compte d’auteur ou auto-édition ?
Nos conseils pour publier votre livre

Quel que soit le mode de publication que vous choisissez, prenez le soin de bien vous renseigner et de lire les informations sur les différents sites. De nombreux·ses auteur·rice·s sont déçu·e·s de certaines maisons d’édition à compte d’auteur, qu’ils ou elles ont prises pour des maisons d’édition classiques, c’est-à-dire à compte d’éditeur.

On trouve sur Internet beaucoup de témoignages d’auteur·rice·s désabusé·e·s qui font part des difficultés rencontrées avec ces maisons parfois malhonnêtes : tarifs exhorbitants, promesses non tenues, retards de paiement… Nombre de ces auteur·rice·s cherchent aujourd’hui à récupérer leurs droits d’auteur pour publier leur livre en auto-édition.

Si l’auto-édition vous intéresse, vous pouvez trouver sur le site de BoD toutes les informations nécessaires, comme les différentes formules et le contrat d’engagement. Vous trouverez aussi des outils tels que le calcul de votre marge ou encore un logiciel de création de couverture de livre (easyCOVER).

Les informations utiles sont à votre portée. Consultez cet article pour publier votre livre en ligne en 6 étapes avec BoD.

Commentaires

  • Génial! Passionné par la littérature, j’ai toujours voulu passer le cap et publier mes écrits pour le grand public, sans passer par une maison d’édition (qui n’ont pas toujours bonnes réputation pour les jeunes écrivains). Grâce à cet article, j’ai pu un peu plus comprendre les petites nuances dans le monde de l’édition. J’ai enfin décidé de franchir le pas grâce à ce livre qui m’a pleinement convaincu : http://bit.ly/PasseportDeLautoEdition
    N’ayez pas peur de vous lancer à votre tour 🙂

  • Bonjour,

    Je ne suis pas certain que les statuts d’auto-éditeur et auto-entrepreneur aillent de pair ! Je m’explique.
    Premio, sans compter le parcours de combattant que requiert l’affiliation à l’Urssaf, il faut s’acquitter chaque année de la taxe CFE, d’un montant variable selon les communes et indépendant du volume des ventes.
    Secundo, la taxation est faite sur le chiffre d’affaires et non sur le bénéfice éventuel. Ce qui oblige, si l’auteur veut garder une marge décente, à afficher un prix de vente bien plus élevé que le prix du marché.
    La solution ? À moins d’être un auteur à succès, un moindre mal est de considérer ses marges comme des droits d’auteur et de les déclarer comme telles ainsi que le permet la fiscalité qui les englobe aux revenus salariés.

    Bien à vous,
    JMD

  • Merci pour cet article mais effectivement, nous les professionnel(le)s travaillant au service des autrices et des auteurs, comme Marika Daures ou moi, nous récupérons TROP souvent des personnes qui ont payé des milliers d’euros et à qui on a fait miroiter de vendre beaucoup de livres. Bref, les « compte d’auteur(e) » qui font payer (sans corriger, sans vendre) sont de grosses arnaques, ce ne sont pas des « maisons d’éditions » mais des personnes qui font de l’argent sur le dos des auteur(e)s qui sont prêt(e)s à tout pour « être édité(e) ». C’est un véritable scandale. Nous recommandons donc toujours aux auteur(e)s de se renseigner vraiment avant de croire un contrat « alléchant » moyennant de grosses finances ! Il faut être TRES vigilant(e). Des solutions à petits prix très performantes (comme BoD ! super rapport qualité prix) sont là sans débourser des dizaines de milliers d’euros. Sinon, il y a aussi des solutions « honnêtes » dans certains cas. Mais malheureusement, on le voit tous les jours, des grosses arnaques. le mieux est l’auto-édition (style BoD) ou le compte d’éditeur ou l’on ne paye rien ou QUELQUES (seulement) maisons d’éditions à compte d’auteur(e)s qui sont transparentes il y en a très peu. Voilà, une précision importante on reçoit tellement d’appels d’autrices et d’auteurs désemparé(e)s …

  • bonjour, merci pour ces éclairages très précieux. Julie Huleux qui publie chez vous m’a recommandé vos services. Mon livre est terminé et les beta-lectrices sont à l’oeuvre…
    Concernant mon statut, je travaille comme coach dans une asso depuis 1995, comment cela se passe pour mes droits d’auteur et mes déclarations de revenus via le livre? Merci. Jacqueline THEAULT
    06 86 27 96 22-

  • Bonjour je suis salariée à temps plein et j’écris pour le plaisir. Mais si j’ai bien compris, je vais devoir choisir le statut d’artiste auteur? Je ne sais pas du tout comment éditer des livres pour le plaisir et sans contrainte.

    • Bonjour,
      Si vous écrivez et faites imprimer votre livre seulement pour un usage privé (pour offrir à des proches par exemple), il n’y a pas de formalités spécifiques à effectuer.
      En revanche, si vous commercialisez votre livre, il faudra le publier avec un numéro ISBN, en faire le dépôt légal à la BnF et déclarer les revenus perçus. Vous aurez pour cela besoin de choisir un statut d’artiste-auteur ou bien d’ouvrir une micro-entreprise. Nous avons publié des articles sur le sujet pour expliquer la différence entre les deux (sous le titre « Statut juridique et fiscal de l’auteur auto-édité »).
      Bien à vous,
      Caroline

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